… Choisis et établis pour porter du fruit…

Dieu établit une relation singulière et privilégiée avec chacun de nous. Il nous confie des talents, c’est-à-dire « ses biens ». Comme à la création, Dieu nous fait totalement confiance :
« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et
femme. Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre » Genèse 1, 27-28. L’homme devient ainsi le collaborateur, le coresponsable, le partenaire à part entière et non entièrement à part des biens de Dieu. L’homme est libre de prendre toute initiative pour gérer les talents reçus puisque Dieu se fait très discret, il s’efface même, puis il revient « longtemps après ».
La méditation des 2 manières d’aborder la vie est illustrée par la gestion de ce « longtemps après », de ce temps qui est le séjour de chacun sur la terre. Que faisons-nous pour mettre à profit le quotidien de nos jours ? Que faire pour réussir cette collaboration, cette coresponsabilité ?
La clé pour réussir cette relation avec Dieu, cette gestion de ses biens, cette coresponsabilité est la totale confiance. Il s’agit d’accueillir, d’accepter le Dieu révélé par Jésus comme le Père de tendresse, d’amour qui veut l’homme libre et n’a envers l’homme, son associé, aucune arrière-pensée, aucune méchanceté. Ainsi, de son côté, l’être humain doit avoir une pensée renouvelée, vraie et juste sur Dieu, son partenaire. Ceci doit se traduire naturellement par le refus des préjugés sur Dieu et la maîtrise des sentiments de peur vis-à-vis de Dieu ; dans le
cas contraire, la peur non maîtrisée nous fait faire des procès non justifiés à Dieu, nous paralyse totalement en nous empêchant de nous réaliser pleinement, de nous épanouir : Celui qui avait reçu un seul talent s’avança ensuite et dit  : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.  » Notons en passant que ce dernier a été condamné par ses propres préjugés.
En somme, les fruits de cette gestion des biens de Dieu ou des dons de Dieu n’ajoutent rien à ce que Dieu est ; les plus-values, les valeurs ajoutées, les bénéfices de la gestion des talents sont redonnés aux bons gérants, aux bons coresponsables, aux bons et fidèles serviteurs. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance. Donc, n’ayons pas peur de faire fructifier nos talents, les dons de Dieu, puisque notre Seigneur Jésus-Christ nous a choisis, établis pour que nous allions, que nous portions du fruit et surtout que notre fruit demeure.

Père Thomas ADJÉTEY