Épiphanie

L’Évangile selon St Matthieu est le seul à évoquer la visite des mages. Ces savants venus d’Orient sont très certainement des astrologues. A une époque où astronomie et astrologie sont deux soeurs jumelles,
toute manifestation cosmique est interprétée comme un évènement important à venir. Peu de temps avant la naissance du Christ, la conjonction de Saturne (l’Astre de la Palestine), de Jupiter (symbole du Maître) dans la constellation des Poissons (symbole des derniers jours)
permet l’interprétation suivante : Le Maître des derniers jours va se manifester en Palestine. D’où la venue des mages en terre d’Israël.
Ces païens savent QUAND le Messie est né, puisqu’ils ont vu « son
astre se lever »
, mais pas OÙ. Inversement, les Juifs savent exactement OÙ le Messie doit naître : à Bethléem, mais pas QUAND. Il faut donc la rencontre des deux pour trouver le Christ ! Et cette rencontre est bien sûr l’image de l’Église à venir, car Jésus réunit en Sa Personne les juifs et les païens.
Les premiers témoins de la naissance de Jésus sont les bergers, donc des Juifs. Mais quelques temps plus tard, bien avant l’envoi des Apôtres
à toutes les nations, Il est reconnu par les mages, donc des païens. Cette distinction sera respectée dans la mission évangélisatrice du Christ. Il s’adresse d’abord au peuple élu, puis son Évangile sera porté aux nations par les Apôtres.
L’Épiphanie est donc une fête missionnaire, et c’est pourquoi elle fut
choisie comme fête patronale par les Missions Étrangères de Paris.
Le Seigneur souhaite réunir des hommes et des femmes « de toute
tribu, langue, peuple et nation » (Ap 5, 9)
, et ce projet d’Amour repose également sur notre collaboration.
C’est à chaque baptisé que s’adresse la finale de l’Évangile de Matthieu : « Allez, de toutes les nations, faites des disciples » (Mt 28, 19). La mission universelle de l’Église repose sur les efforts de chacun. Tous ne sont pas appelés à aller au loin, mais tous peuvent rejoindre ceux qui sont loin de Dieu. Envisagée ainsi, la mission devient accessible à tous, et chacun peut témoigner de la foi qui l’habite à son entourage proche.
En 2018, n’ayons pas peur d’être missionnaires !

Père Matthias Amiot