LE TEMPS DE L’AVENT

Depuis quelques jours sont apparus dans les commerces les calendriers de l’Avent.
Ce bibelot circonstanciel est censé nous dévoiler des surprises au fil des jours du mois de décembre jusqu’à Noël. Originellement pensé, par les germaniques, pour faire patienter les enfants jusqu’aux fêtes, il fait écho à ce temps particulier de l’Église que nous commençons ce dimanche : le temps de l’avent.
Du latin « adventus », Avent signifie « avènement, venue ». C’est un temps qui se situe entre le quatrième dimanche avant Noël et Noël. C’est un des moments de déploiement du mystère du Christ, celui de son incarnation. Il nous inscrit ainsi dans ce long cheminement d’attente du Messie de Dieu par le peuple. Parcours d’épreuve et
d’espérance qui a culminé dans l’appel à la conversion de Jean Baptiste (Mt 3, 2) et dans le Fiat de la Vierge Marie (Lc 1, 26-38). L’Avent est donc un temps de préparation qui doit se vivre dans un esprit de conversion et d’humilité afin de célébrer dans une foi plus vive l’« Avènement du Fils de l’homme ». Il ne s’agit pas de célébrer l’anniversaire de Jésus-Christ ou de faire l’évocation nostalgique d’une « vieille histoire merveilleuse ».
L’Avent célèbre le triple avènement du Seigneur. Ainsi toute la liturgie de la parole de la première partie de l’Avent (du premier dimanche au 16 décembre) orientera notre être vers la parousie : le retour du Christ à la fin des temps. Retour attendu par les chrétiens car elle sera le temps de « la révélation des fils de Dieu ». Puis dans les huit derniers jours précédents Noël nos regards seront tournés vers l’avènement historique du Fils de Dieu. Nous entrons ainsi dans cette grande joie et ces temps nouveaux inaugurés par la naissance de Jésus (Lc 2, 1-14) : Dieu se fait homme et partage de la naissance à la mort la condition humaine. Enfin, l’attente de ce temps n’est pas une « attente d’expectative. C’est à la posture du veilleur attentif au jour de la venue
et de la manifestation glorieuse du Seigneur » que l’Église nous invite comme nous le proclamons à eucharistie : Christ qui est venu, Christ vient et il reviendra.
L’avent est donc le temps pour prendre conscience de manière renouvelée de la présence du Christ au milieu de nous, de son avènement au quotidien dans la Parole, les sacrements et surtout dans le sacrement du pauvre. Sommes-nous prêts à
L’accueillir et Lui bâtir une crèche, un Bethlehem dans nos coeurs ?
Pour conclure, rappelons que l’avent nous introduit dans une nouvelle année liturgique.
Je vous souhaite donc une sainte et fructueuse année liturgique.

Abbé Rodrigue ABOTSI