Le Christ, Roi de l’Univers

Ce 20 novembre, l’Eglise fête le Christ-Roi et, dans notre secteur, la
clôture de l’année jubilaire de la Miséricorde. Cette fête de la Royauté du
Christ est relativement récente puisque c’est l’encyclique du pape Pie XI
en décembre 1925 qui l’a instituée. Elle a été confirmée par Pie XII lors de
sa première encyclique en octobre 1939. Notre profession de foi selon Nicée-
Constantinople l’affirme également : « son règne n’aura pas de fin ».
Certes, la royauté du Christ ne nous dit, sans doute, plus grand chose
à nous, français. Mais la royauté du Christ est d’un autre ordre que politique
 : souvenons nous de la réponse de Jésus à Pilate : « si mon royaume
était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré
aux juifs (Jn.18,36). D’ailleurs, il se dérobera lorsqu’on voudra le faire
roi après la multiplication des pains (Jn.6,15).
La royauté du Christ a, pour les chrétiens, des origines scripturaires
et théologiques. Jésus est souvent appelé « Fils de David », il se donne le
titre de « Fils de l’homme » que l’on retrouve dans le livre de Daniel, et sa
royauté est proclamée dans les lettres de Paul aussi bien que dans l’Apocalypse. Nous connaissons l’épisode des Rameaux (Mt.21, 1-11, Mc.11, 1-10, Jn.12,12-30) et celui devant Pilate « donc tu es roi. » (Jn.18,37).
Pour clôturer cette année liturgique et en même temps celle du jubilé de la Miséricorde, nous voyons Jésus sur la croix, reconnu comme roi
par le bon larron.
Ainsi, son trône, c’est la croix, lien entre ciel et terre, sa loi, c’est l’Amour et le Pardon, son royaume, c’est le Paradis, dans lequel il donne rendez-vous au bon larron.
Avec St Paul, nous découvrons d’autres dimensions à ce Royaume. Les
chrétiens en deviennent sujets quand Dieu les « arrache à l’empire des ténèbres pour les transférer dans le royaume de son Fils, en qui ils ont la rédemption (Col.1,13). Et toujours dans cette même lettre, Paul nous dit :
« Dieu s’est plu à faire habiter en lui toute la Plénitude, et par lui, à réconcilier tous les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les
cieux
en faisant la paix par le sang de sa croix (Col.1,19-20). Vainqueur de
ses ennemis, le Christ remettra sa royauté à Dieu le Père (I Co.15,24). Et
nous sommes appelés à partager la gloire de ce règne (Ap.3,21).
En attendant l’avènement de ce Royaume et pour le faire advenir, il nous faut veiller et prier. Il nous faut prendre au sérieux la parole de Jésus
dans Matthieu ch.25 : ne pas s’assoupir comme les 5 vierges sottes
qui gâchent leur huile, faire fructifier ses talents et reconnaître Jésus
dans nos frères à nourrir, à vêtir, à accueillir, à visiter, à aimer.

Claude Burin des Roziers