Prions pour nos défunts !

Le mois de novembre est appelé « le mois des défunts ». Ceci pour deux raisons : d’abord parce que le 2 novembre, l’Église prie pour tous les fidèles défunts. Et aussi en écho à une coutume juive de prier pendant les 30 jours qui suivent le décès d’un proche.
Évidemment, ce n’est pas seulement pendant 30 jours qu’il convient d’intercéder pour ceux qui nous ont quittés. En réalité, il est bon de prier régulièrement à leur intention. Et pourquoi donc ?
Parce que les défunts ont besoin d’être purifiés. Nos péchés, même pardonnés, ne sont pas sans conséquence sur la pureté de notre âme.
Dans l’épisode du retour du fils prodigue, que Rembrandt a su magnifiquement représenter, il reçoit un vêtement neuf, des chaussures et même l’anneau du père. Oui mais entre-temps,
il a dû prendre un bon bain ! Ce n’est pas en contradiction avec son retour en grâce.
Il en va de même pour nos chers défunts. Même s’ils sont appelés à partager l’amitié divine, ils ont à vivre un temps de purification, de préparation. A part les petits
enfants, les martyrs et les saints qui filent vers le Ciel, le « gros de la troupe » devra prendre le temps d’une adaptation à la pureté divine.
Les âmes qui vivent cette purification ne peuvent plus prier pour elles-mêmes. Elles peuvent bien prier pour nous, les vivants, mais elles dépendent de nos prières pour s’élancer vers le Ciel.
Ainsi envisagé, le Purgatoire est un lieu d’espérance. Et nous en avons pour ainsi dire les clés ! C’est aux vivants qu’il revient, en quelque sorte, « d’entrouvrir » la porte du Ciel pour les défunts.
Terminons par une histoire rapportée par la Tradition. Une femme enceinte avait une grossesse difficile et elle décida de prier chaque jour le chapelet aux intentions des âmes du Purgatoire, leur demandant en retour la protection de son bébé à naître. Quelques jours après la naissance de son enfant, elle fit un songe : une belle dame vint lui embrasser les mains en remerciement de ses prières. Elle comprit alors que c’était une âme du Purgatoire qu’elle avait libérée par ses prières !

Père Matthias Amiot