« Qui sert qui ? »

Ce dimanche, l’Église nous invite à méditer sur l’Évangile selon St Luc au chapitre 16.
Il est question de la gestion d’argent avec un gérant trompeur.
Et nous sommes nous-mêmes interrogés sur l’utilisation de l’argent et notre attitude qui peut en résulter.
L’alignement de la valeur d’un produit ou d’un effort sur celle d’une monnaie, le système d’échange entre travail et argent, le mercantilisme de la circulation des biens des ventes, ont tellement conditionné, quand ce n’est pas aliéné l’Homme, qu’il ne sait plus très bien pourquoi ou pour qui, il se lève le matin...
Le prix de l’effort de l’Homme et son travail :
En effet, quel rapport entre la pénibilité du travail et le salaire souvent disproportionné ?
Combien de personnes ont perdu leur santé pour un salaire dérisoire ?
Le système d’échange :
Quel étalon, fut-il objectif, peut décréter qu’une récolte, un animal, équivaut à tant d’argent ?
La fluctuation des cours, les lieux, les époques, la précarité des circonstances ne reflètent-ils pas l’arbitraire ? Et n’est-ce pas le Capital qui fera loi, c’est-à-dire au terme, une spéculation pour elle-même au détriment de l’Homme et/ou de la protection de la Planète ?
Le mercantilisme :
Le troc, l’échange, la disparité des salaires entraînent des écarts entre riches et pauvres.
Pourquoi un prince, un riche ne mangerait-il pas avec le pauvre, si le Christ qui est Roi a lavé les pieds de ses disciples ?
Et à quoi sert la course à l’argent, si ficelé par : des soucis sans nombres, des risques de faillites et des remboursements sans fin, on en vient à oublier de prier avec soi-même et risquer de perdre son âme ?
L’Evangile selon St Luc donc, est direct et salutaire.
Eclairé par le récit du mauvais gérant, il nous faut renoncer à l’argent ou au moins le mépriser.
Tout ce qui n’est pas donné est perdu, et mourir avec un coffre-fort plein, serait un regret de plus !
Pourquoi ne pas se dire, je me lève le matin pour Dieu, pour le Christ, je veux faire un travail bien fait, dans la mesure du possible bien sûr, et recevoir son salaire que pour le bien familial ou communautaire ?
Dieu ne nous a -t-il pas créé par amour ?
Or dans l’Amour on donne et reçoit gratuitement !

Alain Ficheux, diacre