Radicalité ou priorité ?

Parmi les lectures de ce dimanche :
- celle du livre des Rois "laisse-moi d’abord embrasser mon père et ma mère puis je te suivrai" ;
- celle de l’Évangile de Luc "Laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison, puis je te suivrai, Seigneur".

À plusieurs siècles d’intervalle, deux phrases si ressemblantes… Toutes deux concernent des prises de décision, des engagements importants, des démarches peut-être sans retour possible… Alors, l’Évangile nous éclaire sur la réalité des choses, sur les choix à opérer, sur les décisions à prendre :

Comment convenir à Dieu et aux autres, comment ne pas se tromper ?
La réponse est simple : Jésus ne reproche pas d’aller faire des adieux aux proches, ni d’aller honorer le souvenir de nos défunts. Il n’évacue pas cela, il n’est pas exclusif. Dieu ne méprise pas l’homme, il sait que nous sommes tous reliés les uns aux autres depuis la Création. On se tromperait à lire ces textes sous le regard de la radicalité. Il faut plutôt les recevoir comme une urgence.

Non pas regretter ceci pour cela, mais ordonner ou mettre en priorité ceci avant cela. Le "d’abord" précède "l’ensuite". Ce qui est prioritaire, c’est Dieu. Jésus dit "suis-moi", celui qui ne préfère rien à l’Amour du Christ éclaire ses choix, met de l’ordre dans sa vie, assure ses décisions.

Ainsi, il ne nous est rien reproché, mais depuis Jésus, c’est comme si l’Évangile disait "suivez d’abord Jésus Christ et, à sa manière, embrassez vos parents, honorez vos défunts…"

Alain FICHEUX, diacre