Saint-Médard de Brunoy

Dans cet édifice à la longue histoire, on peut admirer un ensemble rare de décors religieux du XVIIIème siècle.

L’église SAINT MÉDARD de Brunoy occupe une position centrale dans l’enceinte fortifiée du bourg du XVème siècle.
Aujourd’hui, elle est encore enserrée dans des ruelles et rues étroites du coeur de l’ancien village.

La période de la première construction s’étend du XIIème au XIIIème siècle (sanctuaire et choeur).

Au XVIème siècle, construction de la nef actuelle et du clocher.

Au milieu du XVIIIème siècle, l’église reçoit de riches parures intérieures de boiseries et de stuc commandées par Jean-Paris de MONMARTEL et son fils Armand, marquis de Brunoy ; ce dernier enrichit l’église de deux peintures de Jean-Bernard RESTOUT, héritier d’une longue lignée de peintres. Le clocher est surélevé de l’étage du beffroi destiné à recevoir huit cloches et coiffé de la flèche. (La grosse cloche actuelle fut mise en place et bénie en 1927, en remplacement de celle qui était fêlée).

En 1858, la façade occidentale fut reconstruite et les deux escaliers latéraux furent créés.

L’église a connu une très importante restauration et des réaménagements entre juillet 1999 et juin 2005 : soubassement du clocher et son toit, installation du chauffage par le sol, restauration des lambris et des tableaux, mise en place d’une nouvelle lustrerie et du mobilier de l’église, réfection des dorures, etc.

Le chevet de l’église St Médard a été dégagé en avril-mai 2006 et la ruelle qui la sépare des bâtiments de la rue Nicolas, repavée, est désormais assortie d’un escalier de pierre.

Après la fin de la restauration de St Médard, en 2005 :

La gloire de la Vierge Marie, chantée par des peintures de St-Médard


L’occasion est belle de regarder attentivement certaines des peintures de Saint-Médard ; le culte marial est souvent associé aux Litanies de la Sainte-Vierge.

C’est dans les parties basses des 2×3 arcades séparant la nef des bas-côtés que l’on peut trouver des illustrations de certaines invocations de ces litanies composées en 1483, par un Cardinal Savelli, et approuvées officiellement en 1587 par le Pape Sixte V, litanies qui constituent ainsi une véritable catéchèse. On devrait ici en avoir 12.

Malheureusement, les deux panneaux originels de la première arcade de gauche ont disparu. En partant du bas de l’église, nous trouvons donc les illustrations de 10 invocations :

à droite :

- Miroir de Justice : les deux plateaux d’une balance évoquent la justice au sens habituel du mot ; celle de Dieu est la sainteté et la Vierge en est un reflet éclatant.
- Arche d’alliance : l’arche contenait les tables de la loi, signes de l’Alliance établie par Dieu avec le peuple élu ; l’arche d’alliance, c’est ainsi la présence de Dieu (d’où les rayons de l’illustration) ; pour approfondir ce symbole, on peut lire le texte de l’Exode en 25,10-16.
- Étoile du matin : certains auteurs font le lien avec Vénus (ou étoile du berger - étoile des mages…), la deuxième planète après la lune par son intensité, qui serait la dernière à s’éteindre à l’Est et ainsi à annoncer le lever du soleil, lumière de Dieu. La Sainte Vierge est bien celle qui a permis, par son oui, la venue du Seigneur.
- Vase spirituel : c’est de lui que s’élèvent les fumées d’un parfum (cf. St Paul - Rom.9, 19-24 : Dieu manifeste sa gloire "envers des vases de miséricorde").
- Rose mystique : symbole à rapprocher du "pleine de grâce" de la salutation reprise dans l’Ave Maria, sans expérience du mal ; on peut penser à l’expression familière "en odeur de sainteté" et celle de Ste Thérèse de l’enfant Jésus : " je passerai mon ciel à faire descendre une pluie de roses sur la terre".
- Tour de David : cette tour, à côté de la porte de Jaffa, à Jérusalem, apparaît dans le 5ème poème du Cantique dans la Bible (Ct 4,1-5) qui chante la beauté et la force de la bien-aimée : "Que tu es belle, ma bien-aimée…ton cou, la tour de David, bâtie par assises. Mille rondaches (NDLR : boucliers circulaires) y sont suspendues".

à gauche (à partir de la seconde arcade) :

- Tour d’ivoire : (même illustration que celle de la Tour de David) cette invocation vient peut-être en contrepoint du thème de la Tour de Babel que les hommes ont, en vain, essayé de construire…
- Rose mystique : (doublon par rapport à celle qui est à droite ?).
- Vase d’honneur : l’illustration est presque identique à celle du "Vase spirituel". Peut-on y voir glorifiée la maternité de la Vierge qui a porté, en elle, Dieu fait homme ?
- Reine de la paix : la couronne évoque, bien évidemment, la royauté. On peut penser à la paix, mais aussi aux onze autres royautés chantées dans les litanies.

J.S.

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Les nouvelles grandes orgues Cattiaux

De nouvelles grandes orgues ont été installées en 2008 en l’église St Médard.

Le facteur d’orgue : Bertrand CATTIAUX.

Son atelier est installé en Corrèze et est composé d’une équipe de neuf personnes. Il est connu pour ses restaurations d’instruments historiques et pour ses créations d’orgues contemporains s’inspirant des techniques anciennes.
Il a notamment reconstruit totalement l’orgue Clicquot de la Chapelle du Château de Versailles. On lui doit également des orgues neufs tel celui de l’église saint Remi de Reims et des restaurations, telle celle récente du grand orgue de Pithiviers, construit en 1756 par JB Isnard.

L’orgue Cattiaux

Cet orgue est de style français. Il se réfère au monde sonore des instruments du XVIIème et de la 1ère moitié du XVIIIème siècles, lui donnant ainsi une ouverture vers un répertoire européen du XVIIIème siècle, notamment celui de JS Bach. La littérature musicale des XVIIème et XVIIIème siècles est donc en parfaite adéquation avec cet orgue.

Le buffet de l’orgue : C’est une interprétation contemporaine du style Louis XVI, prédominant dans la décoration de l’église. Il est de couleur blanc-gris avec des moulures dorées à la feuille.


La conception technique de l’orgue :
Elle s’inspire de celle de l’orgue Clicquot de la chapelle du Château de Fontainebleau. Cette conception offre un maximum de possibilités pour un orgue de taille modeste : effet de grand instrument (ravalements dans les graves jusqu’au La 0), souplesse des registrations (accouplements multiples des claviers). La mécanique des notes est de type suspendue, à la fois précise et légère.


La composition de l’orgue  : L’orgue compte 18 jeux répartis sur trois claviers et un pédalier.

Clavier "Positif" : 59 notes du La 0 au Sol 5
Montre 8, Bourdon 8, Prestant 4, Flûte à biberon 4, Nasard 2 2/3,
Quarte de Nasard 2, Tierce 1 3/5, Plein Jeu III à VI rangs, Cromorne 8

Clavier "Grand-Orgue" : 59 notes du La 0 au Sol 5
Bourdon 16, Flûte 8, Bourdon 8, Prestant 4, Doublette 2,
Fourniture II rangs, Trompette 8, Voix Humaine 8

Clavier "Récit" : 32 notes du Do 3 au Sol 5
Cornet

Pédalier : 33 notes du La 0 au Fa 3
Deux jeux empruntés au Grand-Orgue : Bourdon 16 et Flûte 4
Tirasse Grand-Orgue

Accouplement des claviers à tiroir
Positif sur Grand-Orgue
Récit sur Grand-Orgue
Grand-Orgue sur Récit

Tremblant doux


Orgue et méditation

Pause musicale

" Lorsque la Voix des hommes se trouve mêlée à la Voix des orgues, l’heure est à la méditation… "

Et si l’on décidait de prendre le temps d’écouter… Écouter tous ces textes d’auteurs connus ou moins connus, dont la poésie ou la fraîcheur nous amène à méditer sur des thèmes de notre temps. Écouter cette musique venant d’un instrument aux mille facettes. Un instrument capable d’illustrer et d’exprimer, par la richesse de ses timbres, un langage universel : celui de l’émotion musicale. Et lorsque les voix se mélangent, elles nous permettent, par une alchimie étrange, de comprendre, de sourire, de vivre ... !

" Orgue et méditation… " vous est donc proposé, tous les deux mois (le 4ème dimanche du mois) à l’église Saint Médard, pour respirer à l’évocation d’un thème autour de textes lus et de musique d’orgue. A l’issue de cette heure musicale, la paroisse de Brunoy propose, pour ceux qui le souhaitent, d’approfondir la méditation au cours d’un temps de prière.