CONVERSION(S)

En ce dimanche 25 janvier, nous célébrons le 3ème Dimanche du temps ordinaire. Ce jour coïncide avec la fête de la Conversion de St. Paul. Le mot conversion n’est pas un terme réservé au Carême. Bien au contraire : toute la vie chrétienne est un chemin de conversion.

Déjà dans l’Ancien Testament, le peuple hébreu est appelé par les prophètes au repentir. Dieu suscite régulièrement des envoyés pour dénoncer les comportements de son peuple. Et c’est ainsi que les prophètes invitent le peuple élu à revenir à la Source qu’est la Parole.

Jésus inaugure son ministère par cette parole : « Convertissez-vous ! » (Mc 1, 14). Ce faisant, il s’inscrit dans la ligne prophétique et aussi dans les paroles de Jean le Précurseur.

Aujourd’hui le mot conversion à mauvaise presse. L’histoire de la spiritualité est sans cesse animée par un mouvement de balancier. Les oscillations sont lentes, elles prennent plusieurs siècles, mais on passe étonnamment d’un extrême à l’autre. Une époque a pu être marquée par une vision pessimiste de la conversion, mettant l’accent sur le péché. Aujourd’hui cependant la conversion a été quelque peu oubliée. Le balancier a donc changé de côté !

N’oublions pas la conversion. Elle est le ressort de toute vie spirituelle authentique. Si la Parole de Dieu nous est proposée chaque jour par la liturgie, c’est pour l’accueillir, s’en nourrir et surtout pour s’y conformer peu à peu. Si nous l’écoutons sans qu’elle influe notre vie, nous ressemblons à cet homme que décrit l’Apôtre St. Jacques : si quelqu’un écoute la Parole sans la mettre en pratique, il est comparable à un homme qui observe dans un miroir son visage tel qu’il est, et qui, aussitôt après, s’en va en oubliant comment il était.

Se conformer à la Parole est à la fois une grâce et la récompense d’un travail sur nous-mêmes. Accepter la distance entre notre vie et la Parole est déjà un grand pas. Dieu fera le reste, mais l’essentiel est dans cet accueil de la grâce, à renouveler de jour en jour. Dans cette perspective, la conversion est l’autre nom de la sainteté.


Père Matthias Amiot