Cana

Le 1er miracle de Jésus – S. Jean parle plutôt de signes – n’est pas une guérison, mais l’eau changée en vin à Cana. Jésus est invité à cette noce, ainsi que ses disciples. Marie aussi est présente, et peut-être impliquée dans le service. Son regard attentif lui fait comprendre la situation délicate : en ce jour de fête, on manque de vin ! Soit le maître du repas à mal évalué les quantités, soit la noce est assoiffée… peu importe : la fête risque d’être gâchée.
Marie intervient directement auprès de Jésus. D’où peut-être l’origine du proverbe : « Il vaut mieux s’adresser au Bon Dieu qu’à Ses saints » ! Jésus semble déplacer la demande de sa Mère. Sous le ton un peu sec de sa réponse, il faut y voir deux choses. D’abord Jésus avait peut-être prévu un autre signe pour inaugurer son ministère public. Mais devant la demande de sa Mère, peut-il refuser ? Deuxièmement, le mot ‘Femme’ n’est pas une mise à distance de Marie, il faut le comprendre en écho à « Femme, voici ton fils. » (Jn 19, 25).
Jésus prend les choses en main et se rend sur place, car Il donne des instructions précises aux serviteurs. Ils remplissent à ras bord 6 jarres destinées à la purification. 6 est le nombre de l’imperfection, en tant qu’il est le 7 diminué d’une unité. C’est l’image du monde inachevé, qui attend la plénitude du sabbat. Remplis à ras bord : voilà la « marque de fabrique » de Dieu qui donne toujours avec surabondance, comme lors des multiplications des pains. Et par l’eau changée en vin, Jésus indique la fin des règles de pureté. Désormais c’est le Sang du Christ qui nous purifiera (1 Jn 1, 7). Notons enfin que le miracle ne tombe pas du Ciel et passe à travers des médiations humaines, mêmes modestes.
Dans l’Ancien Testament, l’abondance de vin est le signe des temps messianiques (Am 9, 13). Jésus accomplit cette promesse, Il est le Messie promis par Dieu (Jn 1, 34.41) mais aussi l’Époux qui prépare son Épouse pour la fin des temps (Ap 19, 7 – 9).

Père Matthias Amiot