EMU AUX ENTRAILLES

Le texte de l’évangile de ce dimanche nous provient de l’évangéliste Saint Marc.
Il est écrit vers l’an 65.
C’est un témoignage très ancien nous rapportant la guérison d’un lépreux par Jésus. A cette époque, la lèpre concernait un ensemble de maladies de peau, contagieuses et inguérissables la plupart du temps.
On pensait que le lépreux soit était impur, soit qu’il héritait de péchés graves, soit qu’il avait été puni par Dieu ou même les trois à la fois !
A cette souffrance endurée s’ajoutait pour ce malade celle, morale, de l’accablement d’un châtiment dont il était bien difficile, pour lui en premier, d’en comprendre les causes. Bref, il devait vivre à l’écart de tous une exclusion imposée.
Un lépreux vient alors trouver Jésus. « Si tu le veux, dit-il à Jésus, tu peux me purifier ».
Diverses traductions ont étés proposées sur la réponse de Jésus, précédant une guérison immédiate :
soit : « Jésus pris de pitié »,
soit : « Jésus subjugué de compassion », de l’hébreu,
soit : « Jésus ému aux entrailles », du grec ancien.
J’aime cette dernière traduction. En grammaire, elle est formée par la voix passive.
Cela signifie qu’avant d’opérer quoi que ce soit, Jésus est atteint physiquement par la douleur de l’Homme. Il n’éprouve pas, Il est éprouvé.
Il n’est pas de souffrance en nous que Dieu ne l’ai éprouvée en premier, bien avant notre cri.
Or, notre incompréhension de Dieu devant la douleur provient des caricatures dans lesquelles nous avons enfermé Dieu.
Ce n’est pas le pouvoir de guérir qui génère chez Dieu le miracle mais l’amour éprouvé, sa miséricorde, l’émotion divine de ses entrailles. Ces trois derniers mots sont au féminin.
La Pastorale de la Santé de notre secteur prie fidèlement chaque jour le Seigneur pour les malades désirant une guérison à la fois intérieure et extérieure.

Alain FICHEUX, diacre