« Je suis le Dieu des vivants ! »

Parler aujourd’hui de la résurrection des morts dans un contexte où règne un matérialisme à outrance peut faire sourire un bon nombre de personnes ; y compris des chrétiens et ceci au nom du « réalisme » qui caractérise nos contemporains. On croirait volontiers à la réincarnation qui semble prendre en compte la dimension corporelle concrète des personnes, même si elle ouvre aussi sur une suite ininterrompue de renaissances…

Hélas ! Cela n’est pas nouveau ! Au temps de Jésus déjà, les sadducéens - une des tendances les plus conservatrices du judaïsme - tournaient en ridicule la croyance en la résurrection des morts.

Ainsi, dans le texte d’Évangile qui nous est proposé en ce 32ème dimanche de l’année, Jésus dénonce l’enfermement des sadducéens dans une logique horizontaliste. À la question du comment de la résurrection, il oppose un appel à la transcendance : « « Dans ce monde on se marie » dit-il, mais à la résurrection des morts, il n’en sera pas ainsi. Car alors nous partagerons le mode d’être de Dieu, qui est un au-delà du temporel ; nous partagerons son éternité.

La foi en la résurrection est donc loin d’être une absurdité chrétienne. Pour y avoir accès, il faut être prêt à faire le saut salutaire qui va du scepticisme stérile à la folle espérance amoureuse qui ouvre sur la vie qui ne meurt plus …

P. Patrick ANABA