Laissons-nous réconcilier

Avec l’épisode de la femme adultère, les scribes et les pharisiens cherchent à entraîner Jésus dans un piège.

De deux choses l’une : ou bien Jésus dit : « il faut lapider cette femme », comme l’indique la Loi, et dans ce cas on peut lui reprocher de n’être pas aussi miséricordieux qu’il le prétend. Ou bien il dit : « il ne faut pas la lapider », on peut alors lui reprocher de désobéir à la Loi. Comment va-t-il pouvoir s’en sortir ?

L’échappatoire de Jésus est d’une simplicité renversante. Il s’appuie tout d’abord sur la Loi. Que dit-elle ? « L’homme qui commet l’adultère avec la femme de son prochain devra mourir, lui et sa complice » (Lévitique 20, 10). Où est l’homme qui a fait l’acte avec elle ? Pourquoi ne pas l’avoir traîné devant Jésus avec la femme puisqu’il y a eu des témoins de la scène ? Y aurait-il chez les scribes et les pharisiens une interprétation sexiste de la Loi ? Jésus semble bien leur reprocher, si on lit entre les lignes, la manière dont ils interprètent la Loi.

Et bien Jésus va lui aussi interpréter la Loi, non pour la même raison qu’eux, mais au nom de la justice et de la miséricorde. Il va renvoyer ses interlocuteurs à leur propre conscience. N’avez-vous jamais commis le péché ? N’avez-vous jamais failli à la Loi ? Tous s’en vont alors, en commençant par les plus âgés.

Jésus qui n’a pas commis de péché va-t-il jeter la première pierre à cette femme ? Non, il la relève dans tous les sens du terme. « Va, et désormais ne pèche plus ».

Samedi prochain : grande journée du Pardon dans notre secteur. Reconnaissons notre péché avant de voir celui d’autrui. Laissons-nous relever par le Seigneur.
Père Jean-Luc Guilbert

Père Jean-Luc Guilbert