On ne voit jamais un coffre-fort suivre un cercueil

Rien de nouveau sous le soleil ! À
l’époque du Christ, comme à la nôtre, un maître
mot : l’argent. Un Maître mot ? Un Maître tout
court ! En avoir toujours plus pour pouvoir jouir de
l’existence.

L’argent qui divise deux frères, comme nous
le voyons dans l’Evangile de ce jour, dont l’un veut
que Jésus intervienne… sous-entendu en sa faveur.
L’argent qui déchire les familles, les détruit,
envenime les relations pour longtemps, voire pour
toujours.

Avoir des ressources sans travailler : dans une
société de loisirs, c’est l’idéal. Déjà dans l’Évangile,
Jésus nous montre que pour beaucoup c’est le
paradis sur terre. Cet homme, dans la parabole de ce
dimanche, n’a plus qu’un seul souci : que faire de sa
récolte ? Cela lui donne des insomnies. Il met alors
en place un plan immobilier : démolir pour
reconstruire plus grand.

Et lorsque ce plan immobilier sera réalisé,
alors il sera sans souci. Il va pouvoir se reposer,
manger, boire, jouir de l’existence. Une retraite bien
confortable à l’âge où les autres sont encore au
travail, parfois pour un salaire de misère.

Cet homme a tout prévu, il ne peut rien lui
manquer puisqu’il a de l’argent à profusion. Mais il
a oublié une chose, et de taille, qui va mettre par
terre, en une nuit, tous ses projets. Il ne peut
prolonger d’une minute sa vie. On n’achète pas la
vie, elle nous est donnée gratuitement par Dieu.

Tu es fou ! Tu es riche aux yeux des hommes,
mais pauvre aux yeux de Dieu. De l’autre côté de la
barrière de la mort toute ta richesse ne vaut rien, et
tu n’as rien engrangé dans l’au-delà durant ta vie.

On ne voit jamais un coffre-fort suivre un cercueil.

Et si Jésus nous disait : « cet homme c’est
toi ! ».

Père Jean-Luc Guilbert