Pour une Église prophétique

En ce 4ème dimanche du temps ordinaire de l’année C, nous
méditons sur la dimension prophétique de l’Église. Pour ainsi dire
nous méditons sur l’un des traits qui fait son identité profonde,
hormis sa fonction royale et sacerdotale.

En effet, c’est le prophète Jérémie qui attire notre attention sur l’onction qui nous confère cette mission. Elle vient du
Seigneur lui-même qui nous appelle de par notre naissance. Et
lorsqu’on dit onction, on dit élection et donc préférence gratuite
du Seigneur.

Et pourquoi tant de soins et cette mise à part ?
Et bien c’est pour délivrer un message d’avertissement et de
mise en garde. Lorsque parlait Jérémie, il s’adressait au peuple
d’Israël. Aujourd’hui à travers notre baptême en Jésus, nous
sommes entrés dans cette intimité divine pour devenir sa bouche, son porte-voix auprès de nos frères et sœurs en humanité.
Ceci pour annoncer le monde nouveau, dénoncer le mal, et proclamer ses merveilles à travers toute notre vie.

Mais nous sommes aussi devenus ce peuple qui refuse
juste de suivre « le cours commun » du monde, de se compromettre et de paraître « politiquement correct ». Un peuple qui
refuse de se taire devant les divers scandales que sont l’injustice, l’oppression, la haine, et toutes les fausses voies de bonheur dans lesquelles veut s’engouffrer l’humanité. En cela, il se
constitue donc comme un peuple de veilleurs, qui guette avec ardeur la manifestation du grand jour de Dieu. Ceci, en l’appelant
de tous ses vœux dans le témoignage quotidien de sa foi. Une foi

Finalement, ce peuple que nous sommes est un peuple qui
invente aussi l’avenir en osant marcher sur des chemins nouveaux en sortant des ornières dans lesquelles les conventions
humaines, trop humaines veulent quelquefois enfermer les germes du royaume. Un peuple qui guette les signes des temps et
qui sait reconnaître dans les réalités les plus insignifiantes, ou
les plus difficiles, un appel de son Seigneur à remplir ces espaces de sa présence.

En ces jours de visite pastorale où nous méditerons sur notre façon d’être Église, et de faire Église dans le Val d’Yerres, faisons des grands rêves empreints d’audace missionnaire et de plus grande communion entre nous, Car c’est à ce signe que tous reconnaîtront que nous sommes « ses disciples bien aimés ».

Oui, osons êtres des prophètes…

Père Patrick Anaba