QUESTIONS DE MORALE

Le sermon sur la montagne, que nous entendons dans l’Évangile de ces Dimanches, est une occasion de choix pour envisager la morale chrétienne. Cette dernière a souvent mauvaise presse : on l’accuse, à tort, d’être dépassée et intolérante. Dans les débats de société actuels, la position de l’Église est la cible de nombreuses critiques.

Et pourtant, devant la multiplication des revendications individualistes, l’Église « experte en humanité », selon le mot de Paul VI, sert et défend la cause de la personne humaine.

Le regard que pose la morale chrétienne sur l’homme c’est évidemment celui de la foi : la créature humaine est créée à l’image de Dieu dans le but d’acquérir sa ressemblance. La vie est donc envisagée comme un don de Dieu, comme un continuum entre la naissance et la mort, et surtout comme un chemin vers la vie éternelle. Dans cette perspective, la personne humaine garde la même dignité quel que soit le moment de sa vie, quelles que soient ses facultés et ses limites. Cette vision de l’homme entraîne tout naturellement le respect de la vie depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle.

La morale chrétienne est mal aimée sans doute parce que mal connue, et cela souvent par les chrétiens eux-mêmes. Sommes-nous capables d’expliquer en quelques phrases pourquoi l’Église est pour la vie et donc, par voie de conséquence, hostile aux lois qui menacent le vivant ? Prenons-nous le temps de découvrir dans la Parole de Dieu les fondements de la dignité humaine ? Avons-nous lu les principaux documents du Magistère sur les questions morales et notamment en bioéthique ?

Si nous laissons le débat entre les mains du Législateur et de certains ’spécialistes’, ne nous étonnons pas du résultat actuel. Certes, l’Église n’est plus la référence morale majoritaire, mais, même minoritaire, elle ne peut se taire, elle doit parler. C’est sa vocation prophétique.


Nous sommes les premiers ambassadeurs de la doctrine sociale de l’Église. Prenons donc le temps de nous informer, de nous former. Devenons les porteurs d’un message exigeant et pourtant plein de saveur comme le sel, plein de vie comme la lumière. C’est à ce prix que nous serons d’authentiques disciples de Jésus-Christ.

Père Matthias Amiot