« Qui acclamons-nous ? »

Jadis avec des palmes, aujourd’hui avec le buis, nous acclamons en la personne du Christ le Sauveur tant attendu et qui sauve l’Humanité.
Cependant chaque personne depuis 2000 ans perçoit différemment ce qu’elle reçoit. Qui voyons-nous, ou plutôt que voyons-nous, puisque notre perception est conditionnée par notre milieu, notre tempérament et notre passé ?
C’est ce qui fait sa différence, sa qualité mais aussi son espérance si notre coeur s’est ouvert, s’entraînant régulièrement à l’amour de Dieu et du prochain. Pour ceci, il n’y a pas d’époque, c’est chacun selon sa mesure, son désir et sa volonté. Et c’est ce qui nous jugera comme certains se sont donnés par des attitudes différentes à juger le Christ :
Dieu lui-même, de Bethphagé au Golgotha (voir Marc 11) !
Je me rappelle l’expression : il n’y a pas de justice, il n’y a que des juges ...
Alors nous : allons-nous juger ceux qui ont jugé Dieu ?
Autrement dit, si nous sommes meilleurs, allons-nous acclamer le Christ tel qu’Il est ? Accepterons-nous le visage qui nous sera laissé ? Celui de la souffrance humaine portée, de l’injustice, de l’Amour de Dieu qui s’est anéanti (voir St Paul aux Philippiens 2, en 2ème lecture). Ouvrons les yeux.
Cette vision du Christ en croix finalement sera-t-elle celle que nous avions de Dieu ?
Si c’est le cas, alors notre coeur est plus disposé à recevoir qu’à donner … Il est prêt.

Alain Ficheux, diacre