REDRESSEZ-VOUS ET RELEVEZ LA TÊTE CAR VOTRE RÉDEMPTION EST PROCHE !

(Évangile du 1° dimanche de l’avent Lc 21)
L’hiver est là avec sa grisaille et sa froidure qui nous entraînent à nous
mettre à l’abri, rechercher de la chaleur et peut-être nous recroqueviller sur
nous-même. La foi, l’espérance et la charité peuvent aussi connaître des coups
de froid. Les croyants que nous sommes n’échappent pas aux interrogations et
aux doutes au cours de leur marche dans l’histoire des hommes. Les secousses
d’un corps social ne sont-elles pas les symptômes du poids des grisailles et des
froidures qui semblent s’accumuler. Comme dans le brouillard, beaucoup de nos
contemporains ont l’impression d’avancer sans savoir où ils vont. Pour d’autres,
demain semble plus dur qu’hier… La tentation est grande de chercher des abris
et un peu de chaleur dans les replis sur soi comme l’escargot rentrant dans sa
coquille, le hérisson se mettant en boule ou l’ours se mettant à hiberner.
Au temps du prophètes Isaïe ou Jérémie, les sécurités du peuple de Dieu
étaient mises à mal. La désespérance menaçait et des faux prophètes pouvaient
susciter de faux espoirs.
Le temps de l’Avent, n’est pas seulement un avant Noël, c’est le temps pour retrouver l’Espérance. Nous sommes invités à nous redresser et relever la tête,
pour voir plus loin que l’immédiat qui prend toute la place comme quand nous
sommes le nez dans le guidon.
Relever la tête pour ne pas oublier la fidélité du Seigneur à son alliance et
comme dans un fondu enchaîné, faire mémoire de son engagement dans l’histoire pour accueillir ce qui est encore à venir de Dieu et qui éclaire notre histoire : « En cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets, l’avènement de Jésus-Christ notre Seigneur ».
Relever la tête pour mesurer, à travers les soubresauts de l’histoire, le
chemin parcouru par chacun d’entre nous, par nos familles, nos sociétés, nos
peuples, et par l’humanité avec ses joies et ses espoirs, ses tristesses et ses
angoisses.
Relever la tête en sachant que rien n’est totalement acquis sans l’engagement
de l’Emmanuel, Dieu avec nous et sans l’engagement d’hommes et de
femmes qui épousent le pas de l’engagement de Dieu pour les hommes qu’Il
aime.
Relever la tête car rien n’est totalement acquis sans l’action d’hommes et
de femmes qui savent entraîner leurs contemporains sur les chemins de la justice et la paix.
Bon Avent.

Mgr Michel Pansard Évêque du diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes