« VA EN PAIX, TES PÉCHÉS TE SONT REMIS ! »

« Simon j’ai quelque chose à te dire »
Et à nous aussi, le Seigneur n’aurait-il pas quelque chose à nous dire ? Prêtons
l’oreille.
Si Jésus interpelle Simon par son nom, ce n’est pas anodin. Simon ne signifie-t-il
pas : souviens-toi ? Le Psalmiste ne dit-il pas : « Souviens-toi que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob que tu adores, ne repousse pas un coeur brisé par le repentir » ? .
Simon a oublié le visage de miséricorde de Dieu qui s’annonçait dans les Écritures de la première Alliance, il s’est laissé enfermer dans un jugement sans âme. Jésus va tenter de l’arracher à sa certitude par une parabole. Il va lui faire comprendre avec délicatesse qu’il est lui-même un des débiteurs de la parabole, l’autre étant la femme pécheresse.
Dieu a remis leur dette à tous les deux et ce, indépendamment de la gravité de leurs fautes respectives, avant même qu’ils ne sollicitent son pardon. Mais tous deux n’ont pas pris conscience dans la même mesure de la miséricorde divine. En bon pharisien, Simon se considère légitimé par son observance de la Loi. Comment pourrait-il dès lors discerner en Jésus le Sauveur qui le rétablit devant Dieu en toute justice ?
La femme, qui représente l’humanité pécheresse mais repentante, a compris, et nous aussi, que Dieu annule notre dette, non pas en raison de l’amour que nous lui témoignons, mais au contraire pour que nous puissions l’aimer en découvrant la gratuité de sa miséricorde.
Ne faut-il pas comprendre que Dieu a pardonné tous nos péchés avant même que nous les commettions ? Mais ce pardon ne nous est pas imposé. Notre part à nous est de reconnaître en Jésus le visage de miséricorde du Père. Le pardon peut alors envahir notre coeur dans la mesure où il s’ouvre à la reconnaissance dans l’amour.
Alors n’hésitons pas à rendre grâce en confessant nos péchés et à verser le parfum de notre amour sur les pieds de Celui qui nous annonce la Bonne Nouvelle : celle de notre réconciliation avec Lui.

Philippe Germain, diacre